Les bases théoriques de la Thérapie Brève Systémique et Stratégique
La Thérapie Brève Systémique et Stratégique est née à l’École de Palo Alto. C'est une approche que l'on peut qualifier de :
Systémique: la thérapie brève prend en compte la personne dans son système relationnel. La personne influence son système autant qu'elle est influencée par celui-ci. Le thérapeute brève interrogera le système pertinent de son patient (famille, amis, collègues...) en relation avec ses souffrances pour mettre en évidence l'influence réciproque que le système et la personne ont l'un sur l'autre.
Stratégique
: la thérapie brève considère que le but de la psychothérapie est de faire cesser les souffrances de la personne aussi vite que possible et que pour cela, le thérapeute brève doit intervenir de manière stratégique. Le type de questions, de recadrages, de métaphores ou de tâches doivent tous suivre une stratégie. Cette stratégie est au service du patient et a pour but la guérison et l'autonomie du patient.
Non normative
:
cette approche ne considère pas qu'il y a des personnes "normales" et d'autres "anormales" ou bien des personnes "équilibrées" et d'autres "déséquilibrées". Cette approche part du principe que les réactions et les comportements d'une personne sont les résultats de l'adaptation qu'elle opère face à une situation donnée en fonction de son identité, sa culture, ses valeurs et sa vision du monde. C'est pourquoi, le thérapeute brève est soucieux d'accueillir la personne dans son ensemble et sans jugement.
Constructiviste
: la thérapie brève considère que la réalité est une construction, qu’il n’y a pas de réalité objective mais plutôt des réalités qui sont la conséquence d’une interprétation. Pour comprendre la souffrance d'une personne, le thérapeute brève doit comprendre et épouser la vision de la réalité de son patient. Ce n'est qu'après qu'il pourra l'aider à modifier cette vision vers une vision plus écologique pour lui et son environnement.
Interactionnelle
:
la thérapie brève étudie les interactions du patient avec lui-même, avec les autres et avec le monde. La personne n’est pas vue comme isolée du monde mais toujours en relation. La vision causale et linéaire des problèmes humains est remplacée ici par une vision circulaire: ce que je pense, dis ou fais, influence mon environnement et celui-ci m'influence à son tour et ainsi de suite. C'est pourquoi, le thérapeute brève questionne ces interactions et fait ressortir les logiques circulaires et dysfonctionnelles qui sont en jeu. Ainsi, le thérapeute peut aider le patient à agir sur son environnement et mettre fin à des jeux sans fin.